Mythe : Toute fissure dans un mur signifie qu’un bâtiment risque de s’effondrer.
Réalité
Dans le bâtiment, une fissure n’a pas toujours la même signification. Certaines relèvent d’un simple défaut d’enduit, d’autres traduisent des mouvements plus profonds du bâti. On distingue généralement trois catégories :
1. Les fissures superficielles
Elles apparaissent dans l’enduit ou la peinture. Fines, peu profondes et souvent stables, elles n’ont pas d’incidence sur la solidité de la structure. Elles concernent surtout l’esthétique et peuvent être reprises lors de travaux de ravalement ou de réfection intérieure.
2. Les fissures évolutives
Ces fissures ont tendance à s’élargir ou à se prolonger avec le temps. Elles nécessitent une surveillance, car elles peuvent être le signe de mouvements plus importants, liés par exemple au tassement différentiel d’un terrain ou à une surcharge ponctuelle sur l’ouvrage.
3. Les fissures structurelles
Profondes et marquées, elles affectent directement la maçonnerie ou les fondations. Elles traduisent un désordre sérieux et exigent une intervention rapide afin d’éviter une aggravation.
Le rôle du sol et le phénomène RGA
Un facteur fréquent en France est le retrait-gonflement des argiles (RGA). Ce phénomène naturel provoque des mouvements de sols en fonction de l’alternance sécheresse / humidité. Ces variations entraînent des contraintes sur les fondations et peuvent générer des fissures parfois importantes.
Un diagnostic technique permet d’identifier l’origine des fissures et de distinguer les cas bénins des situations réellement préoccupantes.
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✅ À retenir : Toute fissure n’est pas synonyme de danger immédiat, mais elle ne doit jamais être ignorée. Seul un suivi rigoureux et, si nécessaire, une expertise permettent d’évaluer le niveau de gravité.
👉 Conseil pratique : Avant un achat immobilier ou le lancement de travaux, faites réaliser un audit préventif. Vous aurez ainsi une vision claire de l’état du bâtiment et éviterez de lourdes déconvenues.

Directeur et fondateur d’Assistance Expertise Bâtiment, Geoffrey Reiser accompagne depuis plus de 15 ans les particuliers, syndics et professionnels dans la résolution de litiges techniques liés à la construction et à l’immobilier. Spécialisé dans l’expertise bâtiment amiable et accompagnement judiciaire, il intervient sur l’ensemble du territoire français pour établir des diagnostics précis, proposer des solutions techniques adaptées et défendre les intérêts des sinistrés auprès des assurances ou des constructeurs. Pédagogue et passionné, Geoffrey Reiser œuvre également à la vulgarisation de l’expertise bâtiment auprès du grand public. Il intervient régulièrement dans les émissions présentées par Julien Courbet sur M6, dédiées aux conflits et malfaçons dans le bâtiment, afin d’apporter un éclairage technique objectif et accessible à tous. Son objectif : rendre l’expertise claire, utile et préventive, pour que chaque propriétaire puisse comprendre, agir et protéger durablement son patrimoine.
Quelles sonts les conditions pour remettre en cause les dessisions d’une expertise ou à étais refusé la prise en charge d’une fissure sur un mur pignon provocant l’éclatement des briques de verre posées depuis 15ans est qui ont causer une infiltration d’eaux de pluie à l’intérieur la pièce principale
1. Existence d’un désordre nouveau ou évolutif
Si la fissure n’existait pas lors de la construction ou s’est aggravée récemment (mouvement structurel, tassement différentiel, retrait-gonflement des argiles, etc.), on peut invoquer un sinistre nouveau ouvrant de nouveau la garantie.
Une datation des fissures (via archives, photos, ou expertises précédentes) peut permettre d’en apporter la preuve.
2. Caractère de gravité du désordre
Lorsque la fissure entraîne une atteinte à la solidité du mur, une perte d’étanchéité ou une impropriété à destination (infiltrations d’eau, désordre structurel, insalubrité), le sinistre peut relever de la garantie décennale (article 1792 du Code civil).
Même après 10 ans, s’il s’agit d’un phénomène évolutif, la jurisprudence admet parfois la réouverture du dossier.
3. Mauvaise analyse de cause lors de la première expertise
Si le rapport initial n’a pas pris en compte l’origine réelle du désordre (ex. : défaut de fondation, absence de chaînage, poussée de toiture, etc.), ou s’il s’est limité à un simple constat visuel sans sondage ni mesure structurelle, la décision de refus peut être contestée pour insuffisance d’investigation technique.
4. Erreur d’interprétation de la garantie
Un refus basé sur une clause d’exclusion doit être motivé précisément (article L113-2 du Code des assurances).
Si le dommage résulte d’un vice de construction ou d’un mouvement de sol, l’assureur ne peut pas l’écarter sans expertise contradictoire approfondie.
5. Procédure de contestation
Faire intervenir un expert d’assuré indépendant comme nous, qui analysera techniquement le dossier et formulera un contre-rapport au contradictoire, c’est mieux.
En cas de refus persistant, saisir le médiateur de l’assurance ou le tribunal judiciaire (dans les 2 ans suivant le refus).
6. Dans votre cas précis
L’éclatement des briques de verre avec infiltration intérieure démontre :
une perte d’étanchéité manifeste,
un dommage affectant la solidité ou l’usage normal de l’ouvrage,
et une conséquence directe d’un mouvement structurel du mur pignon.
Ces éléments permettent de contester le refus et de solliciter une nouvelle expertise contradictoire afin d’obtenir la prise en charge des réparations.