Lorsqu’un incendie frappe un bâtiment, beaucoup pensent que tout est perdu et qu’il faut systématiquement raser et reconstruire. C’est une idée reçue tenace, mais fausse. La réalité est plus nuancée : un diagnostic précis permet de distinguer ce qui doit être démoli de ce qui peut être réparé et conservé.

Mythe : si le feu a touché, tout doit être rasé

L’image des flammes et des fumées conduit naturellement à penser que la structure est irrémédiablement compromise. Pourtant, la destruction totale n’est pas toujours nécessaire. Certains éléments d’un bâtiment peuvent rester intacts ou réparables malgré un incendie.

Réalité : le diagnostic différencie structure sauvable et structure à démolir

L’expert bâtiment a pour rôle de réaliser une analyse approfondie après sinistre afin de :

  • Évaluer les zones réellement fragilisées par la chaleur ;
  • Identifier les parties encore solides et sécurisées ;
  • Déterminer les travaux nécessaires (renforcement, remplacement partiel, assainissement).

Dans de nombreux cas, seule une partie du bâti est à reprendre. Cela évite des dépenses inutiles et permet d’accélérer la remise en état.

Les effets thermiques sur les matériaux

Chaque matériau réagit différemment face au feu :

  • Béton : il peut présenter des fissures ou un éclatement superficiel (spalling) lié aux chocs thermiques. Mais sa résistance n’est pas forcément compromise de manière uniforme.
  • Acier : il perd de sa résistance mécanique à haute température. Après incendie, il convient de vérifier s’il a subi une déformation importante ou non.
  • Bois : il se consume en surface mais conserve souvent une bonne tenue en cœur. Une charpente peut parfois être conservée, au moins partiellement.

C’est le diagnostic technique qui permet de trancher.

Cas concrets

  • Une maison dont seule la toiture a été partiellement incendiée peut conserver ses murs porteurs, nécessitant uniquement la reprise de la charpente.
  • Un entrepôt ayant subi un feu localisé sur une façade peut nécessiter la réfection des bardages et de certaines poutres, mais pas une démolition complète.
  • Dans une habitation, les cloisons détruites par la fumée et l’eau d’extinction peuvent être refaites, alors que la structure reste stable.

L’importance de la formation et des compétences

Savoir distinguer ce qui est sauvable de ce qui doit être démoli exige des compétences techniques pointues. Le manque de formation peut entraîner des décisions trop radicales ou insuffisantes. Le Centre de Formation de l’Expertise (CDFE) propose des parcours pour renforcer ces compétences, parmi lesquels :

  • Expert en bâtiment (140h e-learning ou 70h présentiel),
  • Catastrophes naturelles : que faire ? (18h),
  • Les DTU : premières notions (12h).

Ces formations permettent aux professionnels de mieux appréhender les désordres post-incendie et d’adopter les bonnes pratiques de diagnostic.

L’expertise pour éviter surcoût et perte de valeur

Raser systématiquement un bâtiment représente un surcoût considérable et une perte de valeur injustifiée. À l’inverse, une expertise fine permet :

  • de préserver les éléments sains,
  • de concentrer les travaux sur les zones réellement atteintes,
  • de réduire les délais de réhabilitation,
  • d’assurer la sécurité des occupants.

👉 Vous avez un doute sur l’état de votre maison après un incendie ? Notre cabinet d’expertise bâtiment réalise des diagnostics détaillés pour déterminer ce qui doit être démoli ou réparé, et vous accompagne dans vos démarches d’assurance et de recours.